Une tendance à la consommation de produits alimentaires locaux
Manger local et de saison est très populaire en France. En 2023, près de la moitié des Français estimaient qu’acheter des produits locaux et de saison et privilégier les circuits courts étaient les engagements les plus importants concernant leur consommation alimentaire. Et ce mode de consommation responsable séduit de plus en plus. En 2022, la moitié des Français estimaient acheter plus de produits locaux, frais et de saison que durant les années précédentes et 75% des Français se disaient plus enclins à acheter des biens de consommation alimentaire s'ils ont été produits localement en France.Mais pourquoi cette tendance ? Soutien des producteurs locaux et de l’économie française, meilleure qualité et impact environnemental plus faible séduisent les Français, en particulier les plus âgés. Plus de 60% des 65 ans et plus privilégient ce type de produits, contre seulement 35% des 25 à 34 ans.
Le locavorisme comprend la consommation de produits alimentaires de saison et d’origine locale, régionale ou française, mais pour près de la moitié des Français, il s’agit également de produits vendus en circuit court.
Ventes de produits alimentaires locaux et ventes en circuits courts
Le chiffre d'affaires du marché alimentaire en France a dépassé les 200 milliards de dollars en 2023, au sein duquel la vente de produits locaux ne représente encore qu’une minorité. Dans les supermarchés par exemple, seulement 3% du chiffre d’affaires provenaient de la vente de produits de marques locales en 2022. Pour les hypermarchés, ce taux était de 2,2% et pour les magasins de hard discount il tombait même à 0,8%. Cependant, les ventes de produits de marques locales varient selon les rayons et les régions. Ce sont la crèmerie, le traiteur et la charcuterie qui vendent le plus de produits locaux. S’agissant des régions, la Bretagne et le Grand Est sont en tête avec près de 5% du chiffre d’affaires provenant de la vente de produits locaux dans ces régions.Les ventes en circuit court, en particulier les ventes directes, sont souvent choisies par les adeptes du locavorisme car elles permettent d’accéder rapidement et sans intermédiaire à des biens produits localement. Les exploitations pratiquant la vente directe choisissent le plus souvent de vendre directement à la ferme ou vont à la rencontre du consommateur sur les marchés, où elles vendent principalement des légumes, de la viande et du vin. Néanmoins, les circuits courts restent des modes de vente minoritaires, puisque 70% des Français font leurs courses en supermarché ou hypermarché, contre 5% au marché et 3% directement chez des producteurs.
Les raisons d’une part si faible du local malgré un fort intérêt des Français sont multiples, mais le principal problème est le prix des produits locaux, souvent élevé, d’autant plus si le produit bénéficie de d’autres labels, comme une certification biologique ou une indication géographique protégée. Or, le prix est le principal critère de choix des Français lors de leurs courses alimentaires. En 2023, 70% des Français indiquaient ne pas pouvoir consommer autant de produits « Made in France » qu’ils le souhaiteraient parce qu’ils étaient trop chers.
Le Made in France dans tous les secteurs
Consommer local était d’abord une tendance dans l’alimentaire, mais qui s’est désormais élargie à d’autres secteurs, où l’accent est plutôt mis sur l’origine française des produits que sur la régionalité. Un tiers des Français affirmaient en 2023 acheter des vêtements ainsi que des produits cosmétiques et d’hygiène « made in France ». L’électroménager et l’automobile étaient également des secteurs dans lesquels les consommateurs achetaient volontiers français. Au total, 67% des Français préfèrent acheter des produits locaux qu’importés, que ce soit dans le but de renforcer l’économie locale ou pour réduire leur impact environnemental.Cette tendance à la relocalisation de la production de certains biens en France, née d’une volonté de soutenir l’économie française, a été renforcée par une conscience environnementale grandissante, par les ruptures de chaînes d'approvisionnement dont ont souffert de nombreux consommateurs pendant la pandémie et par certains scandales sur les droits des travailleurs à l’étranger, comme les camps de travail ouïghours en Chine. Dans les faits, la part des produits et services fabriqués en France a été constamment en baisse depuis les années 1960, en particulier dans le secteur de l’industrie. Mais cette tendance pourrait s’inverser ces prochaines années./.